Ah vous êtes fiers de vous.
Alors il suffit de me piquer mon appareil photo un matin et de réussir (par hasard) une photo plutôt pas si mal pour que :
"...superbe...", "...ouahhh...", "...mon dieu...", ou encore "...chapeau Virginie !..."
Et vas-y que je te téléphone, et vas-y que je plaisante : "... rachète lui l'appareil..." et autres finesses...
Jusque là je pouvais encore comprendre, malgré les 2827 messages et les 483 photos qui ne m'ont procuré qu'un magnifique "pas mal" et un laconique mais néanmoins profond "étonnant !".
Après tout, n'est-ce pas le propre des grands artistes que de n'être reconnus que longtemps après leur mort ?
Le moindre compliment eut été une insulte, le moindre passage de plus de 1'47'' une immolation, fi des commentaires, je voulais être ignoré, banalisé, maudit,
et je n'ai pas été déçu !!!...
Que ne vous imaginais-je, tremblants derrière la vitre poussiéreuse de votre ecran, découvrant mes oeuvres au long fil de vos 512 mo de bande passante orangesques, avec le regard embrumé de tant de beauté encore incomprise ?
Que ne me fendais-je de commentaires piquants et pertinents en réponse à vos messages fidèles mais dubitatifs ?
Mais quand votre chère et tendre, passant amoureusement derrière votre épaule sussure ce commentaire aussi anodin qu'assassin : "et encore, c'est pas tout à fait la bonne couleur..."
C'est la goutte de vase qui fait déborder l'eau !!!
C'est terminé, bye bye, hasta luego et arrivée-d'air-chaud (?), je me barre !
Et non, il est inutile de me rappeler nos moments de tendre complicité, quand nos cheveux, tout auréolés de la lumière d'un matin blème (si, si, c'est possible) entouraient nos petites mains pleines de doigts mélangeant sans y voir d'autres choses que le bonheur leurs phalanges alertes et que, tout étourdis par la longue nuit, de l'étoile à la concorde, un orchestre de mille cordes, tous les oiseaux du coin du jour, chantaient l'amour,
... cela ne servira à rien.
Je m'en vais.
Pour savoir ce que vous avez raté dans les prochains épisodes futurs qui ont failli (Bescherelle à l'aide) :
L'arrière petite fille d'Emmanuelle
La vie est un long fleuve... est un long fleuve
Adieu, monde cruel !...
PS : Mon ami du 93, qui essaye désespérement de cliquer sur ma fifille en attendant qu'elle bouge : Arrête la Tektonik, et tu vas y arriver, je te promets, tu vas y arriver et oui, alors je te respecterai mon frère...